DDDébrief de la semaine du 21 novembre

27 novembre 2022

L’image de la semaine

Avant leur match contre le Japon le mercredi 23 novembre, les Allemands se sont couverts la bouche. Un geste visant à protester contre la décision de la FIFA d’interdire le port d’un brassard siglé du message contre les discriminations « One Love ».

7 équipes européennes, dont l’Allemagne, prévoyaient d’arborer ce brassard lors du mondial. Lundi 21 novembre elles ont finalement renoncé face à la menace de « sanctions sportives » brandie par la FIFA.

Alors que beaucoup considère qu’ « Il ne faut pas politiser le sport », cette affaire souligne le fait que le sport est propice aux revendications politiques. En effet, plusieurs membres du gouvernement allemand se sont exprimés pour défendre plus ou moins explicitement le geste de l’équipe nationale. Nancy Faeser, la ministre de l’intérieur allemande, a été aperçue dans les tribunes du stade qatari avec le fameux brassard « One Love ». Le porte-parole du gouvernement allemand a quant à lui déclaré « Les droits de la communauté LGBTQ+ ne sont pas négociables ».

Pour rappel, l’attribution de l’organisation de la Coupe du Monde 2022 au Qatar a été vivement critiquée. En effet, le pays applique la charia (la loi islamique) et ne respecte pas les droits de l’Homme, à l’image des 6500 ouvriers morts lors de la construction des stades.

équipe nationale masculine Allemande

L’actu en France

Ce jeudi 24 novembre, l’Assemblée nationale a très largement adopté le texte de loi proposé par La France Insoumise visant à inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution française

Soutenue par la majorité parlementaire, cette proposition de loi fait écho à la décision de la Cour suprême américaine de laisser les états décider de leur politique concernant l’avortement. Par conséquent, cela a entraîné de nombreuses interdictions de l’IVG dans plusieurs États. Selon les députés français en faveur de ce texte de loi, l’inscription d’une telle mesure dans la Constitution rendrait presque intouchable ce droit vis-à-vis de la loi.

Cependant la proposition doit encore passer par plusieurs étapes législatives pour être définitivement validée. En effet, après avoir été adoptée par l’Assemblée, elle doit maintenant être votée par le Sénat. Cette étape s’annonce plus périlleuse étant donné les positions plus conservatrices des sénateurs

Enfin, si le Sénat adopte le texte, la loi prévoit un référendum obligatoire afin de finaliser son inscription constitutionnelle.

Le projet d’inscription de l’IVG dans la Constitution française est donc en bonne voie mais son aboutissement reste incertain.

L’actu à l’international

Les manifestations contre la politique chinoise « zéro Covid » se multiplient depuis le jeudi 24 novembre. Date à laquelle un tragique incendie a fait 10 morts dans un immeuble de la ville d’Urumqi. Les habitants n’auraient pas eu le temps de sortir en raison du confinement en vigueur dans le bâtiment.

Initiée il y a presque trois ans, la politique « zéro Covid » en Chine est unique au monde à cause de ses sévères restrictions imposées par le gouvernement telles que confinements, quarantaines, etc.

Suite à l’évènement, de nombreuses révoltent ont eu lieu dans les grandes villes du pays, pour protester contre le manque de liberté des habitants. D’après les vidéos partagées sur les réseaux sociaux, on entend des foules crier : « A bas le Parti communiste chinois, à bas Xi Jinping ! ».

Une rare démonstration d’hostilité envers le parti communiste et son président. Par ailleurs, les forces de
l’ordre chinoises auraient répondu en réprimant les mouvements par la violence.

Le chiffre de la semaine

6

C’est le nombre de fois que le gouvernement a eu recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, depuis qu’il est en poste. Pour rappel, l’article 49.3 permet d’adopter un texte sans le vote des députés mais engage la responsabilité du gouvernement.

Par ailleurs, l’exécutif avait utilisé pour la 5e fois l’article 49.3 pour l’adoption de la partie « recettes » du budget de la sécurité sociale. A la suite de cette dernière, La France Insoumise avait déposé une motion de censure en vain.

En outre, la Première ministre, ne disposant pas d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale et ne trouvant pas d’accord avec d’autres groupes, a donc déclenché pour la 6e fois en un mois ce processus de passage en force d’une loi. Cette fois ci pour adopter le texte sur les « dépenses » du budget de la sécurité sociale. 

La Première ministre a justifié l’utilisation de cet article en affirmant « Nous ne pouvons pas recommencer éternellement les mêmes discussions ». Cependant, l’opposition ne le voit pas de cet œil et s’indigne de l’utilisation incessante de cet article. Par conséquent, Les « insoumis » ont d’ores et déjà annoncé le dépôt d’une nouvelle motion de censure.

La phrase de la semaine

« Nous devons et nous trouverons d’autres moyens démocratiques, légaux et constitutionnels pour que le peuple écossais puisse exprimer sa volonté »

Nicola Sturgeon, première ministre écossaise.

L’Écosse qui souhaitait organiser un référendum concernant son indépendance, s’est vue interdite de le faire par la Cour Suprême britannique ce mercredi 23 novembre. En effet, sans l’accord préalable du gouvernement britannique cela est illégal

Selon le président de la Cour Suprême britannique, Robert Reed, « le parlement écossais n’a pas le pouvoir de légiférer pour un référendum d’indépendance ».

En 2014, les Écossais avaient pourtant majoritairement refusé de quitter le Royaume-Uni à 55%. Cependant, pour le parti indépendantiste au pouvoir, le Scottish National Party, le Brexit aurait fait évoluer les mentalités. D’autant plus que la majorité des écossais s’opposaient à une sortie de l’UE.

Le gouvernement souhaite donc réintégrer l’Union Européenne en tant qu’État indépendant. Pour ce faire, la première ministre écossaise admet qu’elle poursuivra sa volonté d’indépendance à tout prix.

Ayant anticipé un refus de la Cour suprême, Nicola Sturgeon a averti qu’elle organiserait un référendum concernant l’indépendance de son pays lors des prochaines élections générales au Royaume-Uni en 2025.