L’image de la semaine
Samedi 15 octobre, un incendie dans l’enceinte de la prison d’Evine en Iran a fait 8 morts et 61 blessés. Cet incendie s’est déclenché suite à des manifestations contre la dictature.
La République islamique d’Iran est secouée depuis le 16 septembre dernier. De nombreux mouvements de contestations sont organisés en Iran suite à la mort de Mahsa Amini, une kurde iranienne de 22 ans, décédée 3 jours après son arrestation à Téhéran. Les forces de l’ordre lui reprochaient d’avoir enfreint le code vestimentaire stricte de la République islamique, où le voile est obligatoire pour toutes les femmes dans l’espace public.
Plusieurs vidéos lors des manifestations sont devenues virales sur les réseaux sociaux. Dans différents établissements scolaires iraniens, des sit-in ont été organisés par les étudiants qui criaient « pauvreté, corruption et violence endémique, mort à cette tyrannie ». Cependant, les images sont quasiment floutées par les activistes. Apparaître sur les vidéos représente un risque de représailles énorme pour les iraniens s’ils venaient à être identifiés. D’après le bilan du Human Rights, le 9 octobre dernier, plus de 95 personnes seraient mortes lors des mouvements de contestations.
À l’échelle de l’Iran, il s’agit de l’une des plus importantes répressions des protestations organisée depuis celle de 2019 contre la hausse du prix de l’essence.
La mobilisation a dépassé les frontières du pays et des manifestations de soutien ont été organisées dans d’autres pays. Samedi dernier, c’est 80 000 personnes qui se sont rassemblées à Berlin. Beaucoup d’Iraniens ont également défilé dans la capitale américaine.
L’actu en France
Emmanuel Macron a annoncé, vendredi 21 octobre, la sortie de la France du Traité sur la charte de l’énergie (TCE).
Cet accord a été signé en 1994, au sortir de la guerre froide, pour offrir des garanties aux investisseurs dans les pays d’Europe de l’Est et de l’ex-URSS. Réunissant l’UE et une cinquantaine de pays, il permet à des entreprises de réclamer, devant un tribunal d’arbitrage privé, des dédommagements à un État dont les décisions affectent la rentabilité de leurs investissements, même lorsqu’il s’agit de politiques favorables au climat.
Le retrait du traité avait été recommandé mercredi par le Haut Conseil pour le climat, instance consultative française, qui avait estimé que ce texte nuisait à l’engagement des pays signataires « sur une trajectoire de décarbonation de leurs secteurs énergétiques respectifs à l’horizon 2030 et à la hauteur de l’ambition de l’accord de Paris ».
L’actu à l’international
La Première ministre britannique a annoncé ce jeudi démissionner de son poste, après un mandat chaotique qui n’aura duré que 44 jours.
À 47 ans, cette battante positionnée à droite du parti était arrivée au pouvoir en promettant de relancer la croissance grâce à des baisses massives d’impôts dans un contexte difficile de forte inflation et de flambée des prix de l’énergie. Les militants conservateurs, rassurés par son expérience dans plusieurs ministères et sa vision optimiste, l’avaient préférée à l’ancien ministre des Finances Rishi Sunak, ardent défenseur de l’orthodoxie budgétaire. Mais son ambitieux plan économique annoncé le 23 septembre, qui prévoyait des dizaines de milliards de baisses d’impôt, n’avait pas de financement clair.
Ainsi les marchés se sont affolés, la livre a plongé et les taux d’emprunt flambé. Alors que la Banque d’Angleterre a du intervenir, la popularité de Liz Truss est tombée au plus bas. Le nouveau Premier ministre britannique sera désigné d‘ici au vendredi 28 octobre par le Parti conservateur au pouvoir.
Le chiffre de la semaine
3ème mandat
Le 20ème congrès du Parti communiste chinois s’est tenu cette semaine du 16 au 22 octobre. A l’issu de ce dernier, Le chef d’Etat Xi Jinping s’est vu reconduire pour un 3ème mandat. Ce qui n’est pas étonnant sachant qu’en 2018, il avait supprimé de la constitution la loi limitant l’exercice du pouvoir à 2 quinquennats. Le président est donc reparti pour 5 années de plus à la tête du pays et du parti, une première depuis Mao.
Par ailleurs, il a profité de ce rassemblement pour taire encore un peu plus l’opposition. En effet, cette opposition (au sein du PCC) se divise en deux branches : la première plus moderne et la seconde plus conservatrice que l’actuel chef d’Etat.
Lors de la cérémonie, les figures modérées ont donc été poussées vers la sortie, à l’image de l’ancien président Hu Jintao. A l’inverse, les proches de Xi Jinping ont quant à eux été promus.
L’actuel président dispose donc de tous les pouvoirs et est très attendu sur sa gestion du conflit avec Taïwan, ainsi que sur son positionnement concernant la guerre en Ukraine.
La phrase de la semaine
« Félicitations à Giorgia Meloni pour sa nomination comme Première ministre, la première femme à obtenir ce poste. Je compte sur une coopération constructive avec le nouveau gouvernement, face aux défis que nous devons relever ensemble. »
Ursula Von der Leyen
Alors que la coopération entre le nouveau gouvernement d’extrême droite italien et l’UE s’annonçait compliquée, la présidente de la commission européenne a tenu à apaiser les tensions suite à la prise de poste effective de la nouvelle première ministre.
En effet, ce samedi 22 octobre, Giorgia Meloni ainsi que son gouvernement ont prêté serment devant le président italien. La passation avec son prédécesseur s’est quant à elle effectuée ce dimanche matin.
Pour rappel, son élection en septembre dernier, symbole de la montée des extrêmes en Europe, avait suscité énormément de craintes concernant son positionnement anti-européen. La cheffe du gouvernement a tout même affirmé « faire partie, la tête haute » de l’UE.
Désormais aux commandes du pays, elle va devoir gérer une situation plus que critique surtout au niveau économique. Ses premières missions seront consacrées à la gestion de l’inflation et de la dette publique (ratio le plus élevé de l’UE derrière la Grèce).